mardi 18 septembre 2012

Euro 2012 L'Espagne s'offre un triplé historique

02/07/2012 11:17

L'Espagne a fait dimanche une entrée solennelle au panthéon du football mondial, au Stade olympique de Kiev, en humiliant l'Italie en finale de l'Euro 2012 (4-0) et en s'emparant d'un troisième titre majeur d'affilée, un record.

Andres Iniesta, Xavi et leurs coéquipiers, sacrés en 2008 et lors du Mondial 2010, ont réalisé ce qu'aucun de leurs plus glorieux aînés n'avaient réussi en Europe: rafler tous les trophées pendant quatre ans.

Pour couronner le tout, la Roja, habituée aux succès étriqués, a remporté la victoire la plus large de l'histoire d'une finale d'un championnat d'Europe ou d'une Coupe du monde.

Il faudra donc ranger cette génération dorée dans les livres d'histoire aux côtés du Brésil flamboyant de Pelé ou de l'Allemagne triomphante des années 1970.

De nombreux observateurs avaient pourtant vitupéré durant la compétition contre cette équipe, jugée trop ennuyeuse, mais force est de reconnaître qu'elle a eu raison de s'en tenir, contre vents et marées, à sa philosophie de jeu, tout en possession de balle et en passes rapides.

Encore une fois, le sélectionneur Vicente del Bosque avait décidé de se passer d'un buteur de métier.

Et encore une fois, ce choix n'a pas empêché les Espagnols de marquer, par l'intermédiaire d'un milieu de terrain, David Silva (14e), qui a marqué de la tête sur un centre de Cesc Fabregas, et d'un défenseur, Jordi Alba, parti en expédition dans la surface de réparation italienne (41e).

Mes coéquipiers ont écrit l'histoire avant moi, et maintenant je l'écris avec eux pour mon premier Euro, s'est réjoui le tout jeune Jordi Alba, 23 ans, qui prouve que l'hégémonie espagnole pourrait bien être appelée à durer.

J'avais dit à mes amis et à ma famille que j'allais marquer et c'est ce qui s'est passé, a ajouté le néo-Barcelonais.

Comme si le sacre de son équipe ne suffisait pas à rassasier ses rêves de gloire, l'attaquant Fernando Torres a fait tomber un record personnel. Quatre ans après son but contre l'Allemagne, il est devenu le premier joueur de l'histoire à marquer une nouvelle fois en finale d'un Euro.

Le joueur, déjà auréolé cette année du titre de champion d'Europe en club avec Chelsea, a pris la tête du classement des buteurs de la compétition, avec trois buts, en compagnie notamment de Mario Balotelli et de l'Allemand Mario Gomez.

A peine quatre minutes après le but d'El Niño, Juan Manuel Mata a alourdi le score pour donner à la victoire un goût de triomphe.

L'ITALIE FINIT À DIX

Vicente del Bosque, qui est, lui, devenu le deuxième sélectionneur de l'histoire, après l'Allemand Helmut Schön dans les années 1970, à conquérir le monde et l'Europe, peut se glorifier de cette consécration qui est un peu la sienne.

Devant la leçon tactique infligée, les 23 Italiens et Cesare Prandelli ont été réduits au rang de simples spectateurs du sacre annoncé, au même titre que les 5.000 supporters azzurri qui avaient fait le déplacement.

Ils peuvent se féliciter d'avoir réussi un grand tournoi, dans la mesure où personne ou presque n'imaginait un tel parcours après une élimination pénible dès le premier tour du Mondial 2010 et une préparation complètement ratée, qui a culminé avec un revers contre la Russie il y a un mois tout juste, sur fond de scandale de matches présumés truqués.

Mais leur esprit d'équipe et leur détermination à toute épreuve n'auront pas résisté plus de 14 minutes, le temps qu'il a fallu aux Espagnols pour ouvrir le score.

Le cauchemar s'est prolongé jusqu'au bout de la nuit ukrainienne puisque les Italiens ont fini la rencontre à dix.

Pour tenter d'enrayer la mécanique espagnole, Cesare Prandelli a en effet pris le risque d'effectuer ses trois remplacements réglementaires dès la 57e minute de jeu.

Et ce qui risquait d'arriver, arriva. Trois minutes plus tard, Thiago Motta, qui venait d'entrer en jeu, s'est effondré sur la pelouse. Ses grimaces dispensaient les médecins de tout diagnostic: le milieu de terrain du Paris Saint-Germain ne pouvait plus continuer en raison d'un claquage.

Dans ces conditions, le buteur italien Mario Balotelli, qui portait sur ses épaules les espoirs de tout un peuple, n'a pas pu peser sur le cours des événements. Privé de ballon, il a promené son ombre sur le terrain, sans jamais se montrer dangereux.

L'Italie quitte donc l'Ukraine avec une maigre consolation, celle d'avoir marqué, le 10 juin dernier, le seul but contre l'Espagne de toute la compétition.

Autre consolation: la Squadra Azzurra est la dernière équipe à avoir remporté un tournoi dans lequel la Roja était engagée, la Coupe du monde 2006.

Puis le règne de l'Espagne a commencé, pour au moins quatre ans.

Reuters

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